Je ne peux quand même pas aller lui parler comme ça, de but en blanc.
Je sais qu'on parle de l'égalité de la femme, tout ça, mais merde. Un peu de galanterie, ça ne le tuerait pas. Il pourrait penser un peu à moi quand même. C'est pas à une femme de dire ces choses là. Je suis quand même une dame, j'ai un certain standing. Je ne vais pas expliciter les choses quand même.
Mais il faudrait pourtant que ça sorte. A chaque fois qu'on est dans la même pièce, il devrait le voir que je suis gênée. Et puis ça nous rendrait service qu'il fasse quelque chose. A lui d'abord, même s'il ne s'en rend pas compte. C'est bien un homme, tiens.
Mais les collègues aussi, ça les soulagerait. Tout le monde au bureau est tendu à cause de ça. Ca commence à mettre une sale ambiance, parce que personne n'ose en parler. Il y a de plus en plus de silences gênants et de non-dits. Ca ne va vraiment pas, il va vraiment falloir faire quelque chose.
Bon, le voilà qui arrive. Tant pis pour ma dignité, quand il faut y aller, il faut y aller. Allez Bernadette, un peu de courage ma fille!
" Robert?
_ Oui Bernadette?
_ Robert, c'est un peu délicat...
_ Tu sais bien que tu peux tout me dire.
_ Oui bien sur, mais bon, tu es quand même mon boss, je suis un peu gênée... Alors...
_ Qu'y a-t-il? Ce n'est pas grave, j'espère.
_ Non, non, c'est juste un peu délicat
_ Je t'écoute.
_ Eh bien voila... euh..
_ Ouiiiii?
_ Euh, je ne sais pas vraiment comment te dire ça, Robert...
_ ...
_ Bon, voilà... autant le dire simplement... Robert, tu pues.
_ Hein?
_ Je suis désolée, mais c'est une vraie infection, il faudrait vraiment que tu fasses quelque chose... Je suis désolée, vraiment..."