Ayant été traumatisé visuellement ainsi que gastronomiquement par Londres, et n'ayant aucune envie d'Athènes pour l'instant, je croyais que je devrai passer le reste de mes jours sans plus jamais connaitre le fog. Ce brouillard trouble et puant qui fait le délice des grandes villes, je pensais ne plus devoir le supporter. Heureusement, Charleroi est là.
Ah Charleroi et ses mystères, toujours prête à nous offrir ce que l'on attendait pas. En ces temps de ciel bleu, de soleil, de chaleur et de sécheresse, on se dit qu'on va pouvoir profiter. Et Charleroi vous surprend en lançant son fog dans les rues. Est-ce du brouillard matinal dû au canal? Est-ce des vapeurs toxiques dûes aux centaines de cheminées industrielles crachant vers le ciel? Qui peut le dire? En tout cas, ça pimente ces après-midi où on aimerait ouvrir les fenêtres et qu'une odeur d'oeufs pourris accompagnée d'un vague fumée brune vous cueille dès que vous pointez le nez vers l'azur. Car oui, le fog se savoure avec tous ses sens. L'odeur bien sur, mais aussi la vue. Est-ce une catarate dans mes yeux? Est-ce le brouillard qui donne cet aspect blanchatre et palot aux usines au loin? Qui peut le dire? Il ne manque plus que la parole au fog pour que ce soit une féérie son et lumière de tous les instants.
Heureusement que les villes à priori peu attractives renferment encore ces trésors cachés pour occuper leurs populations. Un peu comme la maison de Dutroux et son odeur, à 100m du bureau. Est-ce les trucs que les gens jettent dessus qui sentent? Est-ce un truc qui pourrit sous le plancher? Qui peut le dire?